Les Jeux Olympiques de Pékin

Comme vous vous en doutez, je me rends très régulièrement sur le site officiel d’Indochine. Dernièrement, on pouvait y lire : «Indochine est pour le boycott des Jeux Olympiques de Pékin», et quelque temps plus tard : «Nicola a participé à la campagne de Reporters Sans Frontières sur les J.O. de Pékin».

J’ai donc décidé de me renseigner un peu sur le sujet...

Tout a commencé en 2001 :
Cette année, les Jeux Olympiques d’été auront lieu à Pékin (en république populaire de Chine) du 8 au 24 août. C’est en 2001 que le CIO (Comité International Olympique) a désigné Pékin comme ville organisatrice, laissant les 4 autres concurrents (Toronto, Paris, Istanbul, Osaka) sur une défaite. Dès ce moment, certaines associations (comme Reporter sans Frontière) se sont déjà opposées à cette décision : pourquoi attribuer l’organisation des JO à un pays qui ne respecte pas les Droits de l’Homme ?
Car, selon la Charte Olympique : « Le but de l’Olympisme est de mettre le sport au service du développement harmonieux de l’homme en vue de promouvoir une société pacifique, soucieuse de préserver la dignité humaine. » Le pays organisateur a donc le devoir de respecter certaines valeurs comme les Droits de l’Homme. Or, on se rend rapidement compte que ce n’est pas le cas pour la Chine. En effet, la violation des Droits de l’Homme y est toujours d’actualité.

Voici quelques exemples…
Pour commencer, l’Etat exige un contrôle total de l’information. Certaines personnes pratiquent donc l’autocensure tandis que des centaines d’autres se font emprisonner simplement pour avoir émis un avis différent de celui du gouvernement. Il est inutile de préciser que, si ces personnes sont jugées, elles le sont d’une manière tout à fait arbitraire.
Parmi les personnes emprisonnées, on retrouve évidemment des journalistes mais aussi des internautes. Les autorités chinoises bloquent des milliers de sites Internet d’informations et concentrent aussi leurs efforts sur les blogs. Des filtres sont d’ailleurs installés pour bloquer des mots clefs jugés « subversifs » par des censeurs.
Ensuite, la position de la Chine envers certaines régions du monde (Taïwan, la région autonome des Ouïgours, le Tibet,..) est plus qu’inquiétante.
Enfin, ce pays a encore recourt à la torture et à la peine de mort, et la moindre manifestation est réprimée dans la brutalité.
N’oublions pas non plus que, pour organiser ces « réjouissances » plusieurs milliards d’euros sont nécessaires alors que la majorité de la population vit dans la misère dans ce pays. Les responsables ne devraient-ils pas d’abord penser au bien être de la population plutôt qu’à l’apparence de leur pays face au reste du monde ?

Des promesses non tenues :
En 2001, avant la désignation du pays organisateur, le gouvernement Chinois avait donc promis d’énormes avancées en ce qui concerne les Droits de l’Homme dans le pays si on leur permettait de recevoir les JO en 2008.
Cependant, depuis leur victoire, aucune avancée ne s’est faite ressentir en Chine, bien au contraire. La seule amélioration constatée a eu lieu en 2007 : les règles de travail imposées aux journalistes étrangers ont été assouplies.
Malgré l’absence de véritable progrès de ce pays en matière des Droits de l’Homme et malgré les différents appels émis par différentes organisations internationales, le CIO n’a pas réagit.

Quelle est la solution proposée?
Face à ces multiples violations des Droits de l’Homme, Reporter sans Frontière appelle donc au boycott politique de la cérémonie d’ouverture des JO de Pékin. Selon eux : " Appeler au boycott total des Jeux olympiques n’est pas la bonne solution. L’objectif n’est pas de priver les athlètes de la plus grande compétition sportive mondiale ni le public d’un tel spectacle. En revanche, il serait scandaleux de ne pas manifester fermement son désaccord avec la politique gouvernementale chinoise et de ne pas apporter son soutien aux milliers de victimes de ce régime autoritaire".
Cependant, il est rare que des responsables politiques ou sportifs se soient publiquement prononcés sur un éventuel boycott des JO de Pékin.

Selon son président, le CIO n'est pas une organisation militante et ne doit donc pas envisager une action politique qui pourrait pénaliser les athlètes. La réponse de Reporter sans Frontière est très claire : « Cette instance, garante de l’esprit olympique, n’est certes pas un instrument politique, mais face à de telles violations caractérisées des droits fondamentaux d’un peuple, elle ne peut pas faire preuve d’une telle passivité. Continuer dans cette voie finirait par signifier une certaine complicité avec le gouvernement chinois »

Sources :
Le Figaro
Le Monde
Site officiel du mouvement olympique
Reporter sans Frontière